En Arabie Saoudite, « La panoplie complète des vices du monde entier est disponible »

debauche-arabie-saouditeUne dizaine de jeunes gens dansent, rient et boivent de l’alcool sur un toit d’un immeuble, les femmes s’amusent sur fond de musique dansante et sont habillées à l’occidentale : la vidéo ci-bas  , postée sur YouTube le 20 décembre, a été filmée à Jeddah sur la Mer Rouge , ville de l’ultra-conservatrice Arabie saoudite. Et n’a pas du tout plu à la police religieuse.

La consommation d’alcool et les soirées mixtes sont interdites en Arabie saoudite, pays régi par des lois morales très strictes. La vidéo a vite été repérée par la police, et le logement de l’hôte a été localisé grâce à une célèbre tour visible en arrière-plan. L’hôte de la soirée, un Jordanien, a été arrêté alors qu’il tentait de fuir le pays. Il avait, entre autre, invité une Libanaise et ses amies à faire la fête. Elles aussi ont été interpellées et la muttawa – la police religieuse saoudienne – a fait savoir qu’elle était à la recherche des autres convives.

Les arrestations de ce type sont fréquentes en Arabie saoudite. En juin 2014 et toujours à Jeddah, 16 jeunes avaient été arrêtés lors d’une fête mixte célébrant l’obtention de leur diplôme.

La ville côtière, réputée plus libérale que les autres, est connue pour ses fêtes alcoolisées organisées derrière des portes closes. Elles sont réservées à deux types d’élite : les princes saoudiens richissimes et les Occidentaux qui bénéficient de l’alcool transité par voie militaire ou diplomatique, donc non soumis aux douanes. Un blog dédié à la vie d’expatrié dans le pays raconte que l’alcool, produit illégalement sur place ou acheminé en contrebande, y coule à flots.

En 2010, le site WikiLeaks publiait une note diplomatique américaine ( voir vidéo ci-bas ) dévoilant les dessous de la vie nocturne. « La panoplie complète des tentations et des vices du monde entier est disponible – alcool, drogues, sexe – mais seulement derrière des portes fermées […] Ces dernières années, le conservatisme grandissant de la société saoudienne a poussé la vie nocturne et le monde festif de Jeddah à s’enterrer davantage dans la clandestinité « , écrivait alors le consul général américain Martin R. Quinn.