
Ezzeddine Saidane
L’équipe du FMI vient d’achever sa visite en Tunisie. Nous n’en connaissons pas encore les résultats, mais j’espère qu’ils seront positifs.
Cependant est-ce normal que les finances publiques de la Tunisie, le fonctionnement du budget de l’État, et le fonctionnement de la Tunisie elle même dépendent si étroitement des résultats d’une mission du FMI?
Dans un statut que j’avais publié le 17 mars 2017 j’avais écrit que la visite de l’équipe du FMI programmée pour le mois de mars était annulée. Je n’avais pas dit que l’équipe du FMI ne viendrait jamais en Tunisie. Le statut est encore là, publié sur ma page, pour celui qui veut bien lire ou vérifier. La visite du mois de mars avait été effectivement annulée. Et l’équipe ne s’était déplacée en Tunisie, à la demande des Autorités Tunisiennes, que vers le 8 avril.
Maintenant quelques mots sur la séance de QR (questions – réponses), ou plutôt sur la séance de QNR (questions – non réponses) enregistrée (ce n’était pas du direct) avec Monsieur le Chef du Gouvernement et diffusée hier soir. Je dis bien QNR car les questions essentielles sont restées sans réponses.
J’ai surtout retenu de ce débat un propos que j’ai trouvé sérieusement préoccupant. Le propos était le suivant (je cite): « l’Etat est en train d’emprunter aux banques pour payer les salaires de la fonction publique, nous espérons que le FMI va débloquer la deuxième et la troisième tranches afin de soulager la trésorerie des banques pour qu’elles puissent financer l’économie ». Vous pouvez toujours réécouter l’enregistrement si vous le souhaitez.
Analysons pour comprendre:
1- l’État est en train d’emprunter aux banques pour payer les salaires, y compris les augmentations (mal) négociées par ce Gouvernement dans le cadre de la loi des finances 2017. Mais les banques, n’ayant pas la liquidité, se font refinancer par la Banque Centrale (BCT). Il s’agit là clairement de création monétaire, et donc de planche à billets!
2- nous attendons le déblocage des deux tranches du crédit par le FMI pour emprunter moins aux banques, mais…….pour continuer à payer les salaires. Le crédit du FMI va donc servir à payer les salaires de la fonction publique (qui viennent d’être augmentés).
Voilà où nous en sommes. Voilà le résultat de la gestion de l’économie tunisienne et des finances publiques tunisiennes depuis 6 ans.
Les solutions existent, elles ont été proposées plus d’une fois et elles peuvent encore être mises en oeuvre.
L’URGENCE AUJOURD’HUI EST DE SAUVER L’ÉCONOMIE, LES FINANCES PUBLIQUES ET LA SOUVERAINETÉ DE LA TUNISIE.
Publié par Ezzeddine Saïdane sur son compte Facebook
Remarque : le titre par la rédaction
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