Allemagne : la CDU remporte les élections législatives

Les conservateurs de la CDU/CSU, emmenés par Friedrich Merz, ont remporté dimanche les élections législatives allemandes, selon les sondages de sortie des urnes. Le parti d’extrême droite AfD arrive en deuxième position et réalise un score historique. Le chancelier sortant Olaf Scholz et le Parti social-démocrate sont les grands perdants du scrutin.

Les premières estimations sont tombées. Sans surprise, les conservateurs de la CDU/CSU de Friedrich Merz ont remporté les élections législatives dimanche 23 février en Allemagne, selon plusieurs sondages réalisés à la sortie des urnes.

Les conservateurs des partis CDU/CSU recueillent entre 28,4 % et 28,9 % des suffrages selon ces sondages diffusés par les télévisions publiques ARD et ZDF, tandis que l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) obtient 19,7 % à 20,1 % des voix, un résultat inédit pour un parti d’extrême droite à un scrutin fédéral depuis l’après-guerre. Cette formation antimigrants et prorusse née en 2013 a doublé son score d’il y a quatre ans.

« Nous n’avons jamais été aussi forts au niveau national », a déclaré Alice Weidel, cheffe de file de l’AfD, au quartier général de son parti, à Berlin, saluant un « résultat historique ».

Interviewée par la chaîne de télévision publique ARD, Alice Weidel a affiché l’ambition de son mouvement de faire partie du prochain gouvernement, aux côtés des démocrates-chrétiens de Friedrich Merz arrivés en tête du scrutin.

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L’AfD tend la main à la CDU, qui la refuse

« Notre main sera toujours tendue pour participer à un gouvernement et pour remplir la volonté du peuple », a dit Alice Weidel, disant vouloir notamment « fermer les frontières » aux étrangers et baisser les impôts.

« Nous avons besoin d’un changement de politique, notre main est tendue, on doit juste la prendre », a-t-elle lancé à l’attention des conservateurs, qui ont jusqu’ici exclu de gouverner avec l’AfD.

Friedrich Merz, qui a toutes les chances de remplacer le social-démocrate Olaf Scholz au poste de chancelier, a quant à lui exclu toute alliance gouvernementale avec l’AfD.

Le chancelier sortant Olaf Scholz est le grand perdant du scrutin : son parti social-démocrate recueille entre 16,1 % et 16,3 %, contre 25,7 % en 2021. Ce qui constitue une débâcle sans précédent pour le plus vieux parti d’Allemagne depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Les Verts, alliés au gouvernement d’Olaf Scholz, ont légèrement reculé, situés dans une fourchette de 12,4-13,2 %.

Friedrich Merz va devoir se mettre en quête d’un ou deux alliés pour former une coalition. Dans le système parlementaire allemand, les négociations peuvent prendre plusieurs mois avant d’aboutir.

Les libéraux du FDP, ancien partenaire du gouvernement Scholz, ne sont pas assurés à ce stade d’atteindre la barre des 5 % permettant d’entrer au Bundestag, la chambre basse du Parlement. Les dernières estimations leur donnent entre 4,9 % et 5 % des suffrages.

Avec agences