L’organisation de défense des droits humains Amnesty International publie ce jeudi 05 décembre un rapport accusant Israël de « commettre un génocide » contre les Palestiniens dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre. Elle appelle la communauté internationale à ne pas en être « complice ».
L’organisation de défense des droits humains Amnesty International publie un rapport accusant Israël de « commettre un génocide » contre les Palestiniens dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, appelant la communauté internationale à ne pas en être « complice ».
« Mois après mois, Israël a traité les Palestiniens de Gaza comme un groupe de sous-humains, indigne du respect des droits humains et de la dignité, démontrant son intention de les détruire physiquement », affirme la secrétaire générale de l’organisation, Agnès Callamard.
« Nos conclusions accablantes doivent servir de signal d’alarme à la communauté internationale: il s’agit d’un génocide. Cela doit cesser maintenant », affirme-t-elle dans un communiqué. « Soyons clairs: des objectifs militaires peuvent coïncider avec une intention génocidaire », a encore insisté Agnès Callamard lors d’une conférence de presse à La Haye.
Ce rapport cite l’exemple de 15 frappes aériennes menées entre le 7 octobre 2023 et le 20 avril 2024, qui auraient tué 334 civils dont 141 enfants, et pour lesquelles l’organisation « n’a trouvé aucune preuve qu’elles étaient dirigées vers des cibles militaires ».
Depuis le début de la guerre, au moins 44.532 personnes sont mortes à Gaza, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l’ONU.
Amnesty pointe aussi les conditions de vie des Palestiniens dans l’enclave, où ils sont soumis à « la malnutrition, la famine et la maladie », qui les « exposent à une mort lente, calculée ». L’ONG a annoncé qu’elle publierait également un rapport sur les crimes commis par le Hamas lors de l’attaque du 7 octobre 2023.
Extrait du rapport d’Amnesty
« Depuis plus d’un an, le monde est témoin de l’ampleur inouïe du bilan humain et de la destruction dans la bande de Gaza occupée. La violente offensive d’Israël contre la population palestinienne à Gaza a fait des dizaines de milliers de mort·e·s, décimé des familles entières, rasé des quartiers résidentiels, détruit des infrastructures essentielles et déplacé de force 1,9 million de Palestiniens et Palestiniennes, soit plus de 90 % de la population de la bande de Gaza, causant une catastrophe humanitaire sans précédent.
Amnesty International a enquêté sur les agissements d’Israël à Gaza, et les éléments de preuve que l’organisation a recueillis et analysés sont suffisants pour conclure qu’Israël commet un génocide à Gaza depuis le 7 octobre 2023. Agissez maintenant pour appeler Israël à mettre un terme à son génocide des Palestiniens et Palestiniennes à Gaza. »
A Gaza, la Défense civile annonce 20 morts dans une frappe israélienne sur un camp de déplacés
La Défense civile de Gaza annonce la mort de 20 personnes dans une frappe israélienne sur « des tentes de déplacés » de la zone d’Al-Mawassi, dans le sud de la bande de Gaza. Israël indique avoir visé des responsables du Hamas.
Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile, a fait état de « 20 martyrs, dont cinq enfants, et des dizaines de blessés » après une frappe israélienne sur « des tentes de déplacés » dans le secteur d’Al-Mawassi, à l’ouest de Khan Younès. Elle a provoquée un large incendie.
L’armée israélienne indique à l’AFP avoir mené une frappe « précise pour cibler des responsables du Hamas qui étaient impliqués dans des activités terroristes dans la zone humanitaire de Khan Younès ».
Après la frappe, des explosions ont suivi, « suggérant la présence d’armes dans la zone », un secteur côtier qu’Israël a désigné « zone humanitaire » et où sont censés se regrouper les Palestiniens de la bande de Gaza appelés à évacuer les secteurs visés par les bombardements israéliens.
Des gens et des sauveteurs portaient des victimes dans leur bras et examinaient les débris carbonisés dans le campement à la recherche de rescapés, a constaté un photographe de l’AFP.