L’idée de notre ami Karim Benamor n’est pas mauvaise. Il invite les élus et les politiciens tunisiens à signer une « charte civile » pour en finir avec l’islam en colère. Mais, à mon humble avis, si la majorité des Tunisiens n’est pas très convaincue, une charte civile ne sera pas d’une très grande efficacité.
Même une condamnation pénale du takfiriste Mohamed Affès ne servira pas à grand-chose. Le problème ne se limite pas à l’hémicycle de l’Arp, il est d’ordre culturel. Dans un peu moins de vingt-quatre heures, les Tunisiens seront passés à autre chose. Ainsi, les vieux paradigmes, les indécrottables schèmes intellectuels et habitudes bigotes auront repris leur droit. Sans parler des islamistes qui ont étendu leurs tentacules dans l’appareil de l’Etat et dans chaque coin et recoin des institutions publiques et même privées.
Ainsi, pour en finir une fois pour toutes avec le terrorisme islamique, il faut soit une dictature laïque pour réprimer les islamistes d’une main de fer, soit une prise de conscience collective qui débouchera inéluctablement sur la sécularisation de la société tunisienne – une véritable révolution au niveau des mentalités et des comportements, ce qui n’est pas gagné.
Les gens qui veulent réformer l’islam et le concilier avec la démocratie et les libertés courent derrière un mirage. Il faut définitivement cantonner l’islam à la sphère privée, sinon on vivra toujours dans la crainte de ses accès de colère.
Pierrot LeFou