Erdogan menace de lancer une opération « imminente » en Syrie, Moscou l’avertit

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a promis mercredi de lancer une opération dans la province syrienne d’Idleb (nord-ouest) si le gouvernement syrien ne se retire pas d’ici la fin du mois de février.

« Nous faisons le décompte et formulons nos derniers avertissements (…) Une opération à Idleb est imminente », a affirmé le président alors qu’il s’adressait aux membres de son parti au Parlement.

Erdogan a indiqué que les discussions entre les délégations turque et russe à Moscou, qui visaient à trouver une solution diplomatique pour calmer les tensions à Idleb, n’avaient pas abouti à un consensus, mais que les deux pays poursuivraient leurs pourparlers.

« Malheureusement, nous n’avons pas obtenu le résultat escompté. Même si nous continuerons de discuter, nos positions sont très différentes l’une de l’autre », a-t-il ajouté.

Moscou avertit Erdogan 

La Russie a lancé un message fort au gouvernement du président Recep Tayyip Erdogan sur le sujet relatif au dossier syrien. En effet, suite aux menaces du président turc, Moscou a dû réagir. Il a déconseillé l’offensive militaire qu’envisage Ankara contre les forces syriennes dans la région d’Idlib au Nord-ouest de la Syrie. Selon le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, l’option militaire serait « la pire des options » que pourrait faire dans ce dossier la Turquie.

Aucune intention d’affronter la Russie

«Nous n’avons aucune intention d’affronter la Russie», a déclaré le ministre turc de la Défense à la chaîne CNN Turk, ajoutant que les discussions avec les responsables russes continueraient.

La Turquie et la Russie tiennent des pourparlers en vue d’atteindre un consensus sur la désescalade des tensions à Idleb.

Les tensions se sont intensifiées dans la région après que la Turquie a affirmé que les attaques du gouvernement syrien avaient tué 13 militaires turcs.

La Turquie exhorte la Russie à convaincre Damas de se retirer jusqu’aux lignes convenues dans l’accord de Sotchi, précédemment conclu entre Ankara et Moscou.

La Turquie et la Russie ont signé cet accord le 17 septembre 2018, les deux parties acceptant d’établir une zone démilitarisée à Idleb. Les turcs se sont engagés à chasser les terroristes de cette zone et ils ne l’ont pas fait à ce jour 

La Turquie a rejeté les cartes et documents proposés par la Russie, a indiqué mardi soir aux journalistes Ibrahim Kalin, porte-parole du président turc, soulignant que certains arguments des responsables russes « ne reflétaient pas la réalité ».