Gaza : Un haut dirigeant du Hamas regrette les attaques du 7 octobre et ses conséquences désastreuses

Mousa Abou Marzouk, un haut dirigeant du Hamas, regrette les attaques du 7 octobre et ses conséquences désastreuses sur la bande de Gaza. Ses propos détonnent avec ceux de l’aile dure du parti islamiste, partisan du maintien de son arsenal en cas de reprise du conflit avec Israël.

Pendant des mois, les dirigeants du Hamas ont défendu l’attaque du 7 octobre 2023 contre Israël, malgré ses lourdes conséquences pour Gaza : des dizaines de milliers de Palestiniens tués, des destructionnnns massives et une crise humanitaire majeure. Si le Hamas a proclamé une «victoire», un haut responsable du mouvement, Mousa Abou Marzouk, exprime désormais des doutes sur cette offensive.

Dans une interview au journal New York Times, Abou Marznouk a déclaré qu’il n’aurait pas soutenu l’attaque s’il avait anticipé l’ampleur des destructions qu’elle entraînerait. «Si nous avions su ce qui allait se produire, il n’y aurait pas eu de 7 octobre», a-t-il affirmé. Il a aussi suggéré que le Hamas pourrait discuter de l’avenir de son arsenal à Gaza, un point que d’autres cadres du mouvement ont refusé d’aborder jusqu’à présent.

Le Hamas contre Mike Tyson

Les déclarations d’Abou Marzouk, 74 ans, ancien chef du bureau politique du Hamas, contrastent avec celles d’autres responsables plus proches de l’Iran et du Hezbollah, qui adoptent une position plus intransigeante. Le Hamas a publié un communiqué niant toute remise en question de l’attaque et réaffirmant que «les armes de la résistance» ne seraient pas abandonnées tant qu’Israël occuperait le territoire palestinien.

Ces divergences internes révèlent l’impact du conflit sur le leadership du Hamas. La guerre a durement touché Gaza, et le Hamas doit maintenant gérer la colère d’une population épuisée par la destruction et les souffrances. Abou Marzouk a reconnu que parler de victoire était «inacceptable» au vu de l’ampleur des pertes. Comparant le Hamas à un combattant amateur affrontant Mike Tyson, il a admis qu’avoir survécu n’était pas triompher. «Israël a perdu tout contrôle et s’est vengé de tout», a-t-il déclaré: «Ce n’est en aucun cas une victoire».

Alors qu’Israël et le Hamas doivent discuter d’une deuxième phase du cessez-le-feu incluant un retrait israélien et des échanges de prisonniers, ces divisions internes pourraient influencer les négociations. Toutefois, la question du désarmement du Hamas reste une ligne rouge pour Israël. Benjamin Netanyahou insiste sur la nécessité d’éliminer les capacités militaires et administratives du mouvement, tandis que le Hamas refuse officiellement d’abandonner ses armes.

Les négociations restent incertaines, mais les propos d’Abou Marzouk indiquent qu’au sein du Hamas certains envisagent un compromis pour éviter une reprise des combats.