Saluée par les masses arabes comme un « exploit militaire historique » du Hamas, l’attaque suicidaire du 7 octobre s’est soldée au bout du compte par un effroyable et incommensurable gâchis sur tous les plans.
Le bilan, sans doute provisoire, est tragiquement éloquent et désespérant. Plus de 50 000 morts, des centaines de milliers de blessés et de déplacés, Ghazza, pratiquement rayée de la carte, est devenue une contrée invivable, la Cisjordanie méthodiquement grignotée et menacée d’annexion pure et simple, une partie du Liban réduite à un champ de ruines, Hezbollah décapité et pulvérisé, l’Iran à genoux, la Syrie, un des berceaux des plus grandes civilisations tout comme l’Iraq, renvoyée à l’âge de pierre et bientôt sous la férule de jihadistes ‘islamistes purs et durs…
Bref, la liste de toutes les calamités générées par la folle expédition du 7 octobre, une bénédiction inespérée pour Netanyahu et consorts, serait des plus longues et fastidieuses. Si bien que le spectacle de désolation qu’offre aujourd’hui le Moyen-Orient est celui d’un désastre total XXL, assurément pire que la « Nekba » de 1948 de sinistre mémoire.
Et au bout du compte, un seul et unique vrai vainqueur : le cynique et cruel Netanyahu et sa clique d’ultras qui, depuis hier, s’en donnent à coeur joie en Syrie, multipliant les raids aériens pour réduire en cendres tout l’arsenal militaire et défensif syrien. De toute évidence, et avec Trump bientôt à la manoeuvre, la descente aux enfers du fameux « Axe de la résistance » ne fait que commencer, et de bien sombres perspectives se profilent à l’horizon.
Anouar El Fani