Une version finale du projet d’accord de cessez-le-feu et d’échange de prisonniers a même été envoyée au Hamas et à Israël pour approbation, a rapporté plus tôt lundi l’agence de presse Reuters, citant une source proche des négociations ».
En proie à une grave crise humanitaire, Gaza est sur le fil du rasoir. Des négociations cruciales entre le Hamas et Israël sur le sort des otages et de prisonniers oscillent entre avancées et reculades depuis des mois mais n’ont jamais semblé aussi proches d’aboutir.
« Israël souhaite réellement libérer les otages et travaille dur pour parvenir à un accord. Les négociations progressent », a ainsi assuré lundi 13 janvier le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Saar lors d’une conférence de presse.
Selon le site israélien I24, une version finale du projet d’accord de cessez-le-feu et d’échange de prisonniers a même été envoyée au Hamas et à Israël pour approbation, a rapporté plus tôt lundi l’agence de presse Reuters, citant une source proche des négociations. Cette avancée fait suite aux échanges dans la nuit entre le chef du Mossad, David Barnea, le Premier ministre du Qatar et l’envoyé de Trump au Moyen-Orient, Steve Witkoff.
Une source politique a démenti la réception par Israël de cette version finale mais la chaîne israélienne Kan a assuré ensuite avoir appris de sources israéliennes et étrangères que les deux parties avaient effectivement reçu des projets d’accord. Selon ces sources, le projet final d’accord a été remis aux deux parties dimanche soir après une série intensive de pourparlers au Qatar. Tout le monde attend maintenant la réponse du Hamas.
Alors qu’a commencé le compte à rebours jusqu’à l’investiture de Donald Trump, qui a récemment promis « l’enfer » à la région du Moyen Orient si les otages israéliens n’étaient pas libérés par le Hamas avant sa prise du pouvoir le 20 janvier, Joe Biden avait déjà fait état jeudi de « réels progrès » dans les négociations qui ont débuté le week-end dernier.
Une délégation israélienne, comprenant le chef du Mossad David Barnea et le chef du Shin Bet Ronen Bar, est arrivée dimanche 12 janvier au Qatar pour poursuivre les négociations, avec la participation de représentants de la future administration Trump, dont l’envoyé spécial au Moyen-Orient Steve Witkoff, selon le site israélien I24.
25 otages contre plus de 1 200 prisonniers
D’après la chaîne Al-Qahera News, les détails exacts sur le nombre des prisoniers palestiniens libérés sont toujours soumis à des discussions intensives, avec un accent particulier sur une liste de priorités qui inclut les personnes âgées, les blessés et les civils.
« Nous ne connaîtrons pas le nombre final jusqu’à ce que nous soyons sûrs du nombre de détenus toujours en vie », a prévenu un responsable israélien.
Selon des sources israéliennes, le succès de l’accord est conditionné à l’approbation du Hamas, qui n’a pas encore précisé le nombre exact d’otages toujours vivants.
D’après le journal israélien Yediot Ahronot, le responsable palestinien des prisonniers Qadura Fares a indiqué dimanche que la première phase de l’accord prévoit la libération de 25 otages contre celle de 48 palestiniens déjà remis en liberté dans le cadre de l’accord Shalit de 2011 et qui avaient ensuite de nouveau été emprisonnés, ainsi qu’environ 200 palestiniens condamnés à la prison à vie et environ 1 000 autres prisonniers, notamment tous les enfants, les femmes et les personnes malades détenus dans les prisons israéliennes.
L’accord de Shalit entre Israël et le Hamas consistait à la libération d’une centaine de prisonniers palestiniens contre celle du soldat israélien Gilad Shalit, capturé en 2006.
Après cinq ans de captivité, Israël avait accepté de libérer 1 027 prisonniers palestiniens, dont beaucoup avaient été condamnés pour terrorisme, en échange du retour sain et sauf de Gilad Shalit.
Bezalel Smotrich défavorable à cet accord
Selon Al-Qahera News, un média israélien a rapporté dimanche 12 janvier qu’Israël refusait de s’engager à mettre fin aux hostilités contre la bande de Gaza dans le cadre d’un éventuel accord d’échange de prisonniers.
Le journal Al-Quds Al-Arabi, publié à Londres, a rapporté que le Hamas avait reçu des garanties de la part du médiateur américain selon lesquelles Israël ne reprendrait pas les combats à Gaza une fois les différentes phases de l’accord achevées.
Le journal affirme également que l’armée israélienne a déjà démantelé certaines des structures et installations qu’il avait placées dans le corridor de Netzarim. La délégation israélienne exige le contrôle total de plus d’un kilomètre le long de la frontière de la bande de Gaza alors que, lors du massacre du 7 octobre, la zone de contrôle s’étendait sur 300 mètres.
Aucun détail n’a été révélé sur les phases du cessez-le-feu ni sur le devenir du corridor de Philadelphie, au centre des discussions.
Par contre, le ministre israélien d’extrême droite Bezalel Smotrich a dit lundi 13 janvier s’opposer à cet « accord catastrophique pour la sécurité nationale » qui mettrait fin à la guerre dans la bande de Gaza contre la libération des otages.
« Nous ne participerons pas à un accord de reddition qui inclurait la libération d’hyper-terroristes, l’arrêt de la guerre, et la perte de ce qui a été acquis au prix de beaucoup de sang versé et de l’abandon d’un grand nombre d’otages», a écrit le ministre des Finances sur son compte X.
De son coté, le Hamas a indiqué lundi sur sa chaîne Telegram qu’il « réaffirmait son engagement indéfectible envers son peuple patient et résilient, ainsi qu’envers ses courageux prisonniers. Nous confirmons que la libération de nos héros est imminente ».
Selon I24, dix membres de la coalition gouvernementale ont envoyé lundi 13 janvier une lettre au Premier ministre Benjamin Netanyahou, pour exprimer leur ferme opposition à l’accord sur les otages en cours de négociation avec le Hamas, sous la médiation des États-Unis et du Qatar.
Dans cette lettre au ton virulent, dont le contenu a été révélé lundi par les médias israéliens, les membres de la coalition de droite ont exhorté le Premier ministre à ne pas signer l’accord.