Le Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) exprime sa plus vive indignation face à l’interdiction par les forces de sécurité tunisiennes d’une action symbolique et pacifique : la simulation d’un procès équitable prévue ce mercredi 10 avril 2025 à la salle Le Rio à Tunis.
Organisée par un collectif d’organisations de défense des droits humains — dont Avocats Sans Frontières, Amnesty International, Beity, le FTDES, la LTDH, EuroMed Rights, CALAM, Aswat Nissa et le CRLDHT — cette initiative visait à sensibiliser le public à un droit fondamental garanti par la Constitution tunisienne et les conventions internationales ratifiées par la Tunisie : le droit à un procès équitable.
Cette interdiction brutale, infondée et sans justification légale, constitue une violation flagrante de la liberté d’expression, de la liberté de réunion pacifique et du droit à l’initiative citoyenne. Elle confirme une nouvelle fois la dérive autoritaire du régime en place, soucieux d’étouffer toute forme de critique, de débat ou d’expression démocratique.
Ce refus d’autoriser une mise en scène pédagogique et citoyenne, en amont de la deuxième audience du procès dit du « complot contre la sûreté de l’État » qui se tient le 11 avril 2025, est un aveu clair : le pouvoir a peur de toute évocation des principes de justice véritable. Il admet, implicitement mais de façon éclatante, que ses procès sont tout sauf équitables.
Le CRLDHT salue la prise de parole forte de Madame Sana Ben Achour dont l’intervention au nom du collectif des associations organisatrice constitue une leçon magistrale de citoyenneté lucide et de fidélité aux principes. Elle a rappelé que la défense des droits ne dépend ni de l’idéologie ni de l’identité des personnes concernées, mais repose sur l’attachement sans faille aux principes universels de justice.
Le CRLDHT appelle les autorités tunisiennes à :
• Mettre immédiatement fin aux entraves arbitraires visant la société civile et ses initiatives ;
• Respecter les libertés fondamentales garanties par la Constitution tunisienne et les engagements internationaux du pays ;
• Garantir un accès libre aux espaces publics pour les manifestations éducatives, culturelles ou politiques ;
• Assurer un climat propice à la participation citoyenne, à l’expression critique et au dialogue démocratique.
Le Comité exprime son entière solidarité avec toutes les personnes et organisations engagées pour la défense des droits humains et dénonce l’instrumentalisation de la justice à des fins de répression politique. Il appelle à une mobilisation renforcée en soutien aux prisonniers d’opinion et aux victimes de cette répression.
Communiqué daté du 10 avril 2025