L’armée israélienne a annoncé jeudi avoir envoyé des frappes sur les ports et les infrastructures énergétiques des Houthis au Yémen, dans plusieurs régions du pays, en réponse à un tir de missile. La chaîne de télévision Al-Masirah TV, du mouvement rebelle houthi, fait état de neuf morts. De son côté, l’Iran dénonce une « violation flagrante du droit ».
Israël annonce avoir mené une série de frappes aériennes au Yémen. Elles ont visé des ports et des infrastructures énergétiques dans différentes régions du pays, jeudi 19 décembre, en réponse, selon Israël, à un tir de missile visant l’État hébreu. Le média Al-Massirah, qui relève des Houthis, a fait état de neuf morts.
« Des chasseurs de l’armée de l’air israélienne (…) ont frappé des cibles militaires appartenant au régime terroriste des Houthis sur la côte ouest et dans l’arrière-pays du Yémen », a indiqué l’armée israélienne dans un communiqué.
Ces frappes ont visé « des ports ainsi que l’infrastructure énergétique » de la capitale Sanaa dont les Houthis utilisent pour soutenir leurs opérations militaires, a ajouté l’armée. Elle dénonce les attaques répétées des Houthis contre Israël au moyen de drones et de missiles sol-sol.
« Cela s’est de nouveau produit cette nuit. Le régime terroriste houthi a tiré un missile en direction du centre d’Israël, contraignant des millions de civils à se réfugier dans des abris », a décrit Daniel Hagari, le porte-parole de l’armée.
« Israël n’hésitera pas à agir pour se défendre et défendre ses citoyens des attaques houthies », a-t-il ajouté.
« Quiconque lève la main sur l’État d’Israël aura la main coupée, quiconque frappe sera frappé sept fois plus fort », a renchéri le ministre de la Défense Israël Katz, selon qui l’opération israélienne a visé des « infrastructures stratégiques » houthies.
L’armée israélienne avait d’abord annoncé, jeudi, avoir « intercepté un missile lancé depuis le Yémen avant qu’il ne pénètre le territoire israélien ».
Des sirènes d’alerte avaient été déclenchées « dans plusieurs zones du centre » du pays en raison de « la possibilité de chute de débris consécutive à l’interception », selon cette même source.
Infrastructures énergétiques visées
Al-Massirah a pour sa part fait état jeudi matin d' »une série de raids agressifs » contre la capitale Sanaa et la province côtière de Hodeïda située dans l’ouest du pays.
Les centrales électriques de Haziz, juste au sud de la capitale, et de Dhahban, à la périphérie nord de Sanaa, ont été ciblées, affirme Al-Massirah.
Sur la côte ouest du pays, des frappes ont pour leur part visé le port de Hodeida ainsi que l’infrastructure pétrolière de Ras Isa, où le média mentionne deux morts et un blessé.
Sept personnes ont par ailleurs été tuées dans une frappe israélienne contre le port de Salif sur la côte ouest, affirme Al-Massirah.
Les Houthis ont déjà lancé plusieurs attaques contre Israël, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza, où une guerre oppose Israël au Hamas, depuis l’attaque sans précédent menée par le mouvement islamiste palestinien en territoire israélien, le 7 octobre 2023.
En juillet dernier, une attaque de drone sur Tel-Aviv menée par des rebelles houthis avait tué un civil israélien, provoquant des frappes de représailles israéliennes contre le port de Hodeïda.
Pour l’Iran, une « violation flagrante du droit »
Les insurgés Houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen, s’en prennent aussi régulièrement aux navires liés selon eux à Israël, aux États-Unis ou au Royaume-Uni en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, malgré les frappes menées par l’armée américaine, parfois avec l’aide des forces britanniques.
L’Iran a qualifié jeudi de « violation flagrante du droit international » les attaques israéliennes contre des ports et l’infrastructure énergétique des Houthis du Yémen en représailles à un tir de missile, a annoncé le porte-parole de la diplomatie iranienne.
Les attaques israéliennes constituent « une violation flagrante des principes et normes du droit international », a déclaré dans un communiqué le porte-parole, Esmaïl Baghaï, tout en condamnant « le soutien inconditionnel des États-Unis » apporté à Israël.
Avec agences