Kaïs Saïed, le dangereux agitateur dans «Carthage Al Jadida» de Nizar Chaari

Kaïs Saïed serait-il  si honnête que sa campagne pour les présidentielles, ne lui a coûté que quelques capucins ?  Quelques capucins, mon œil ! A chaque fois que je me suis engagé en politique cela m’a causé un trou conséquent dans mon budget d’agent retraité de la CNSS, et ce, en frais de déplacement et frais divers. Dernièrement, j’ai participé modestement à la campagne d’un candidat à la magistrature et je souffre pour clôturer la fin du mois de septembre. Donc en partant de mes microscopiques expériences, je peux assurer que ce Kaïs nous ment.
Kaïs Saïed, venu en tête lors du premier tour des élections présidentielles nous a menti tout d’abord sur son statut universitaire. Il a entretenu le flou sur son titre de professeur en droit constitutionnel, alors qu’il n’est qu’un simple assistant chargé, par la suite d’assurer, le cours sur les droit de l’homme. Il n’a pas terminé, durant 25 ans ou plus, son doctorat. Pas un article dans une revue spécialisée.
Si Kaïs, se présente en militant. Ses serfs ont fait de lui un Zaïm. Le vieux de la vieille, que je suis, je n’ai jamais entendu parler de lui au cours des années de braise de Bourguiba, ou au cours des années de la chasse aux sorcières, de Ben Ali. On ne lui connait ni passé syndical, ni militantisme pour les droits de l’homme ou pour les plus simples droits démocratiques. C’était Kaïs Bec Cousu et bien au service du régime Ben Ali ,documents à l’appui  .
Donc, sur ce plan aussi, on lui a confectionné une fausse image à laquelle il s’est plu. Or, lui, c’est le pur produit du coup d’Etat du 14 janvier 2011. Il est venu, embarqué sur la barouita de Bouazizi. En ces temps, toutes les mauviettes se sont trouvées comme par miracle une âme de révolutionnaire et leur langue s’est déliée. Mauviettes et charlatans se sont rués sur la scène médiatique et politique. Et c’est en ces temps qu’on a découvert ce rebot qui ne savait que réciter les articles de la constitution à la cadence de l’élève débitant sa récitation sur l’estrade de la classe. On en a fait le grand manitou constitutionnaliste. Il faut dire que son arabe littéraire était son tour de magie. D’interview en interview, de plateaux en plateaux, et le voilà la coqueluche des férus des discours théâtraux et pompeux, et ho ! Combien ils sont devenus nombreux.
Revenant à sa campagne, certes, elle ne lui a rien coûté pour la simple raison qu’on la lui a financée. Ha ! Ha ! Et il ne l’a pas avoué. Un futur président menteur. Aux USA, il aurait été lynché. En Tunisie des égarés continuent de l’idolâtrer. La question, qui était derrière cet anonyme devenu star ?
Sillonner le pays, de gouvernorat en gouvernorat, de délégation en délégation, de localité en localité, rurale ou urbaine, payer des locaux ainsi que des militants permanents… n’est pas à la mesure d’un fonctionnaire pauvre comme Job, et surtout qui n’a pas de voiture de service et des bons d’essence.
En fait, Kaïs Saïs Saëd n’est pas si honnête qu’on le dise. C’était le poulain de Nizar Chaari. Agé de 41 ans, Nizar est un animateur people  et producteur devenu star en audio visuel. Il est aussi directeur de la revue people « Tunivision ». Il est époux de Dora Miled modéliste très réputées et fille du grand homme d’affaires tunisien Aziz Miled. Sa forte présence dans le monde des médias l’a fait connaître auprès des citoyens. Jeune et maître dans l’art de la communication, il créa le mouvement civil « Carthage Al Jadida », mouvement financé par des fonds douteux et destiné à entrer en contact direct avec les jeunes pour les regrouper et encadrer en organisant : des conférences, des actions de loisirs et de divertissement, des activités culturelles et sportives. Il sillonnait depuis 2015 tout le territoire et y implanta jusqu’à 170 clubs ou points de chute des jeunes qu’il comptait embarquer dans son projet politique. Il a engagé avec lui Kaïs Saïed qui l’accompagnait ou qui partait seul en croisière. Kaïs avait déjà une image commercialisable concoctée par les médias de professeur en droit constitutionnel imbibée dans la sauce politique et qui correspondait au profil de communicateur recherché par Nizar Chaari. Car, ces jeunes ont des attentes pour leur devenir, et la réponse devrait être politique. Donc Kaïs a trouvé un champ bien préparé pour se mettre en contact avec la population, un champ bien défriché à coup de centaines de millions. Seulement Kaïs écoutait plus qu’il ne parlait mais surtout il donnait la forte impression qu’il a bien compris son auditoire. Et s’il s’exprimait , c’était pour professer et dogmatiser et non pour dialoguer. Dans cet exercice, il est « affirmatif et péremptoire », avec la conviction inébranlable de détenir la Vérité. Et c’est là tout le danger, d’un personnage, sombre, opaque et intellectuellement rigide et à la limite sophiste qui, selon Socrate « Au lieu de la vérité, il ne présente que des simulacres, et c’est dans l’art des simulacres que le sophiste se dissimule». En effet, Kaïs en plus de son populisme est un sophiste qui « possède une sorte d’art fantasmagorique» Comme le sophiste, il « …nous trompe par des fantômes et que son art est un art de tromperie». Voilà que Kaïs est à la porte de Carthage. Si la tromperie d’Hitler a mené au chaos planétaire, celle de Kaïs, où pourrait-elle nous mener ?
S’adressant surtout aux jeunes révoltés par le système, N.Chaari, a su placer la pièce manquante du puzzle. Ridha Chiheb Mekki dit Ridha Lénine, que je connaissait que fort bien, est appelé en rescousse. Son image de leader patriote démocrate ayant marqué le mouvement estudiantin de la fin des années 70 et début des années 80, est de nature à séduire ces jeunes révoltés contre le système. Son utopique projet de la démocratie horizontale basée sur l’autonomie régionale et locale cadrait avec les slogans portés par les jeunes depuis 2011 et la vision de Kaïs Saïed. Aux révoltés, on leur a vendu le tandem emblématique Kaïs- Ridha, et le tour est joué. La machine ne souffrant pas d’un manque de lubrifiant, elle a avancé tel un rouleau compresseur pour niveler les jeunes et en faire le fer de lance d’un projet obscur et comme on le verra ultérieurement, lié à des agendas extérieurs, sataniques ayant comme toile de fond, la théorie de la gouvernance par le chaos.
Tout comme Hitler, le dont oratoire de Kaïs a été mis au service de la démagogie et du populisme. L’idée centrale de Kaïs Saïd est simple. Elle est empruntée à Hitler : « lorsqu’on s’adresse aux masses, point n’est besoin d’argumenter, il suffit de séduire et de frapper. Les discours passionnés, le refus de toute discussion, la répétition de quelques thèmes assénés à satiété constituent l’essentiel de son arsenal propagandiste… » La propension de Kaïs à la démagogie et au discours pompeux a occulté ses manœuvres d’esquiver la confrontation avec ses détracteurs, et jusqu’à ce jour il cultive la controverse et surtout le flou par son mutisme. Son refus de la médiatisation est certainement du aux consignes des architectes de sa campagne pour éviter les polémiques autour de ses prises de positions et de ses projets. Il faut entretenir le flou conformément à la devise « Si la parole est d’or, le silence est de diamant » Car, selon Ridha Chieb Meki( Lenine ) , directeur de sa campagne. « La décision de sortir dans les médias est décidée et programmée sur la base de l’intérêt du projet. C’est bien au peuple Tunisien qu’il faut que l’on s’adresse n’est-ce-pas? Il y a beaucoup d’autres moyens de parvenir à lui ». Ces moyens sont ceux développés par la nébuleuse cybernétique.

Mounir Chebil