La Fédération internationale des droits humains exige la liberté immédiate de Sonia Dahmani

La Fédération internationale des droits humains (FIDH) exige la liberté immédiate de l’avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani, détenue depuis neuf mois pour avoir exercé son droit fondamental à la liberté d’expression et dénoncé le traitement réservé aux migrant·es en Tunisie. Le verdict en appel, prévu pour vendredi 24 janvier 2025, doit impérativement rendre justice à Sonia Dahmani en prononçant l’abandon des charges à son encontre.

Depuis son arrestation arbitraire le 11 mai 2024 par des agents de sécurité masqués, lors d’une intervention violente à la Maison de l’avocat de Tunis, Sonia Dahmani subit un harcèlement judiciaire de grande ampleur. Elle est poursuivie dans cinq affaires distinctes, toutes fondées sur le décret-loi n° 54 du 13 septembre 2022, relatif aux « fausses informations ». Le 10 septembre 2024, elle a été condamnée en appel à huit mois de prison à l’issue d’un procès expéditif, sans débat sur le fond et sans défense.

Le 24 octobre 2024, Me Dahmani a été condamnée à deux ans de prison ferme pour ses prises de position publiques dénonçant le racisme et les mauvais traitements infligés aux migrant·es en Tunisie. Le jugement en appel attendu pour le 24 janvier, doit marquer la fin de cette persécution judiciaire ciblant les voix dissidentes en Tunisie.

« Sonia, ma sœur, endure depuis des mois une injustice qui nous déchire tous, parce qu’elle a eu le courage de dire ce que d’autres taisent. Chaque jour passé derrière ces murs est une blessure infligée à sa liberté, à sa dignité et à la justice elle-même. Le 24 janvier, il faut que cela cesse : rendons à Sonia sa vie, sa voix, sa fille ; rendons-lui ce qu’on n’aurait jamais dû lui prendre. Il est temps de tourner cette page de honte et de montrer qu’il reste encore un espoir, une humanité, une justice », déclare Ramla Damani, la sœur de Sonia, à la FIDH.

« Les autorités tunisiennes détiennent arbitrairement Sonia Dahmani, ainsi que les journalistes Mourad Zeghidi et Borhane Bsaies, qui partageaient avec elle le même plateau télévisé. Ces atteintes graves à la liberté d’expression surviennent dans un contexte marqué par le retour de la répression et de l’autoritarisme en Tunisie. Sur la base du même décret-loi, des dizaines d’opposant.e.s, de défenseur.e.s des droits humains, de journalistes, d’avocat·es et de citoyen·nes ont été arrêté·es et poursuivi·es. Nous exigeons leur libération immédiate et appelons à une mobilisation sans relâche pour mettre fin à cette répression » déclare Yosra Frawes, directrice du bureau Maghreb-Moyen-Orient de la FIDH.

La Fédération internationale des droits humains (FIDH) témoigne de sa solidarité inconditionnelle avec Me Dahmani et toutes les personnes injustement incarcérées. Elle exprime sa profonde préoccupation face à la détérioration dramatique des droits humains et des libertés et enjoint la communauté internationale à agir sans délai pour obtenir la libération des prisonnier·es d’opinion en Tunisie.

Communiqué Paris,Tunis, 23 janvier 2025.