L’Arabie Saoudite accueille un sommet arabe pour contrer le plan Trump sur Gaza

L’Arabie saoudite accueille une réunion de plusieurs pays arabes pour discuter d’un plan alternatif à celui de Donald Trump à Gaza, avant le sommet des pays arabes prévu le 4 mars en Égypte.

L’Arabie saoudite a accueilli vendredi un sommet réunissant huit dirigeants arabes pour discuter d’un plan en réponse à la proposition de Donald Trump de placer la bande de Gaza sous contrôle américain et de déplacer la population du territoire palestinien dévasté par la guerre.

La rencontre a « eu lieu », a indiqué à l’Agence France-Presse une source proche du gouvernement saoudien, en faisant état de l’absence du sultanat d’Oman.

« Rencontre cordiale et fraternelle entre le prince héritier [Mohammed ben Salmane], les dirigeants du Conseil de coopération du Golfe [qui comprend outre l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Qatar, le Koweït et Oman], le roi de Jordanie et le président d’Égypte », a annoncé la télévision d’État saoudienne el-Ekhbariya sur X.

Une photo de groupe montre les participants à la rencontre, souriant, avec le roi Abdallah II de Jordanie et le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, sans cravate. Aucun représentant d’Oman n’y figure.

Aucun communiqué n’a été publié à l’issue de la rencontre et aucune déclaration n’a été faite à l’occasion.

La présidence égyptienne a annoncé, dans un communiqué, que le président Sissi a quitté Ryad après avoir participé à une « rencontre informelle autour de la question palestinienne ».

Avant la rencontre, Riyad a tenté de modérer les attentes en annonçant une « réunion fraternelle informelle » habituelle entre les dirigeants des six pays du Golfe, ainsi que ceux de l’Égypte et de la Jordanie, précisant que ses décisions figureront à l’ordre du jour du sommet arabe prévu en Égypte le 4 mars.

La vision du président américain pour Gaza a fait l’objet d’un large consensus arabe mais des divergences pourraient apparaître quant à la question de la gouvernance future du territoire palestinien et du financement de sa reconstruction, soulignent diplomates et experts.

« Nous sommes à un tournant historique majeur du conflit israélo-arabe ou israélo-palestinien […] où les États-Unis, sous la présidence de Trump, pourraient instaurer de nouvelles réalités irréversibles sur le terrain », estime Andreas Krieg, du King’s College de Londres, pour qui il s’agit de la rencontre « la plus importante depuis très longtemps » dans la région.

La bande de Gaza a été ravagée par 15 mois de guerre entre Israël et le Hamas, qui a pris le pouvoir dans le petit territoire en 2007. Elle a été déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

Sa reconstruction est estimée à plus de 53 milliards de dollars, selon l’ONU.

Le président américain propose le déplacement de ses 2,4 millions d’habitants en Jordanie et en Égypte et la transformation du petit territoire palestinien en « Riviera du Moyen-Orient ».

Son projet a soulevé un tollé international, Israël l’a toutefois soutenu.

Une source proche du gouvernement saoudien a indiqué à l’AFP que les dirigeants arabes discuteront d’un « plan de reconstruction alternatif à celui de Trump concernant Gaza ».

Le roi Abdallah II de Jordanie avait indiqué la semaine dernière devant des journalistes à Washington que l’Égypte présenterait une réponse au projet de Donald Trump.