Face aux difficultés économiques, Kais Saïed change une nouvelle fois de Premier ministre
Kamel Madouri, nommé en août, a été limogé dans la nuit de jeudi à vendredi par le président Kaïs Saïed. Il est remplacé par Sarra Zaafrani Zenzri, jusqu’alors ministre de l’Equipement, qui devient la deuxième femme à diriger un gouvernement tunisien.
Limogé dans la nuit. Nommé en août 2024, Kamel Madouri n’est déjà plus Premier ministre. Insatisfait de l’action de son gouvernement depuis plusieurs semaines, le président tunisien, Kaïs Saïed, a une nouvelle fois taillé dans le vif.
Sarra Zaafrani Zenzri, haute fonctionnaire ingénieure en génie civil, à la tête du ministère de l’Equipement depuis 2021, a été nommée à la place de Kamel Madouri. Une décision entrée en vigueur immédiatement, qui porte une femme pour la deuxième fois à la tête du gouvernement tunisien – après Najla Bouden, Première ministre d’octobre 2021 à août 2023. Le reste du gouvernement nommé il y a sept mois lors d’un vaste remaniement est laissé inchangé, indique un communiqué de la présidence.
Avec le limogeage de Kamel Madouri, Kaïs Saïed marque une nouvelle fois son pouvoir. Au début du mois, il avait déjà ordonné la mise à l’écart du chef de cabinet de la primature, Walid Fehri, qu’il connaissait de longue date. Et depuis plusieurs jours, montrant quelques signes d’impatience, il avait donné des instructions pour accélérer la réforme du Code du travail, présentée comme devant apporter plus de justice sociale.
Régime autoritaire
Lors d’une réunion diffusée sur la page Facebook de la présidence tunisienne, Kaïs Saïed a appelé Sarra Zaafrani Zenzri, désormais aux commandes, à « mieux coordonner l’action gouvernementale et surmonter les obstacles pour répondre aux attentes du peuple ». Corseté par un régime autoritaire renforcé depuis la réélection de Kaïs Saïed en octobre 2024, celui-ci doit également faire face à une situation économique dégradée.
Atone en 2023, le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 0,6 % au premier semestre 2024 et afficherait +1,2 % au global sur l’année, selon les prévisions de la Banque mondiale. Une croissance certes pas négligeable mais qui ne permettrait toujours pas à l’économie tunisienne de retrouver ses niveaux d’avant la pandémie de Covid.
« Les reculs de la productivité et de l’investissement ont affaibli le potentiel de croissance et la compétitivité, fragilisant ses équilibres extérieurs », analyse-t-on à la direction générale du Trésor. Des vulnérabilités structurelles amplifiées par des risques sociaux nourris, notamment par la baisse du pouvoir d’achat des ménages, les pénuries de produits de base et un chômage qui demeure élevé (16 % au troisième trimestre 2024).
La présence de milliers de Subsahariens qui s’entassent dans des camps de fortune en bordure de Méditerranée ajoute aux difficultés du pays, devenu ces dernières années le point de départ en Afrique du Nord des migrants cherchant à rejoindre l’Europe.
Source : Marianne Bliman , les Echos
Le président Kais Saied a confirmé le risque que présente pour la Tunisie la présence des groupes d’intérêt et de réseaux structurés au sein des administrations décisionnelles au plus haut niveau de la hiérarchie gouvernementale présente à la Kasaba.
Extraits et révélations nominatives du très respecté journal LesEchos
« Face aux difficultés économiques, le président change une nouvelle fois de Premier ministre. Kamel Madouri, nommé en août, a été limogé dans la nuit de jeudi à vendredi par le président Kaïs Saïed. Il est remplacé par Sarra Zaafrani Zenzri, jusqu’alors ministre de l’Equipement, qui devient la deuxième femme à diriger un gouvernement tunisien.
Limogé en pleine nuit. Nommé en août 2024, Kamel Madouri n’est déjà plus Premier ministre. Insatisfait de l’action de son gouvernement depuis plusieurs semaines, le président tunisien, Kaïs Saïed, a une nouvelle fois taillé dans le vif.
Sarra Zaafrani Zenzri, haute fonctionnaire ingénieure en génie civil, à la tête du ministère de l’Equipement depuis 2021, a été nommée à la place de Kamel Madouri. Une décision entrée en vigueur immédiatement, qui porte une femme pour la deuxième fois à la tête du gouvernement tunisien – après Najla Bouden, Première ministre d’octobre 2021 à août 2023.
Le reste du gouvernement nommé il y a sept mois lors d’un vaste remaniement est laissé inchangé, indique un communiqué de la présidence.
Avec le limogeage de Kamel Madouri, Kaïs Saïed marque une nouvelle fois son pouvoir.
Au début du mois, il avait déjà ordonné la mise à l’écart du chef de cabinet de la primature, Walid Fehri, qu’il connaissait de longue date.
Et depuis plusieurs jours, montrant quelques signes d’impatience, il avait donné des instructions pour accélérer la réforme du Code du travail, présentée comme devant apporter plus de justice sociale. Un dossier qui implique la sous traitance de la main d’œuvre à des entreprises privées bien implantées…et influentes au sein même du palais du gouvernement à El kasba.
Vacillement du quartier de pouvoir d’El Kasba
Lors d’une réunion diffusée sur la page Facebook de la présidence tunisienne, Kaïs Saïed a appelé Sarra Zaafrani Zenzri, désormais aux commandes, à « mieux coordonner l’action gouvernementale et surmonter les obstacles pour répondre aux attentes du peuple ». Corseté par un régime renforcé depuis la réélection de Kaïs Saïed en octobre 2024, celui-ci doit également faire face à une situation économique dégradée.
Atone en 2023, le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 0,6 % au premier semestre 2024 et afficherait +1,2 % au global sur l’année, selon les prévisions de la Banque mondiale. Une croissance certes pas négligeable mais qui ne permettrait toujours pas à l’économie tunisienne de retrouver ses niveaux d’avant la pandémie de Covid.
« Les reculs de la productivité et de l’investissement ont affaibli le potentiel de croissance et la compétitivité, fragilisant ses équilibres extérieurs », analyse-t-on à la direction générale du Trésor.
Des vulnérabilités structurelles amplifiées par des risques sociaux nourris, notamment par la baisse du pouvoir d’achat des ménages, les pénuries de produits de base et un chômage qui demeure élevé (16 % au troisième trimestre 2024).
La présence de milliers de Subsahariens qui s’entassent dans des camps de fortune en bordure de Méditerranée ajoute aux difficultés du pays, devenu ces dernières années le point de départ en Afrique du Nord des migrants cherchant à rejoindre l’Europe »