Le procureur de la Cour pénale internationale sous le coup d’une enquête de mauvaise conduite sexuelle

L’organe directeur de la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé lundi lancer une enquête à l’encontre du procureur de l’institution, Karim Khan. Ce dernier a assuré dans un communiqué qu’il continuerait à exercer ses fonctions.

Le procureur de la Cour pénale internationale , Karim Khan , est sous le coup d’une enquête pour des allégations de mauvaise conduite sexuelle envers une employée de son bureau. La décision a été prise la semaine dernière par la présidente de l’Assemblée des 124 États membres de cette cour. En attendant les conclusions de cette enquête, le procureur a annoncé qu’il continuerait à exercer son mandat.

L’organe de contrôle interne de la Cour avait ouvert un dossier en mai dernier suite au signalement de fonctionnaires du bureau du procureur auquel la jeune femme se serait confiée. Mais cette dernière n’a néanmoins jamais témoigné.

Depuis plusieurs semaines, des proches de l’employée, ainsi que plusieurs États réclamaient une enquête par un organe extérieur à la Cour elle-même. C’est chose faite. Les États parties devront encore décider qui conduira cette enquête.

Tout cela prendra du temps et le procureur a signifié qu’il resterait en fonction alors que plusieurs personnes demandent sa suspension. C’est le cas du sénateur américain Lindsey Graham. Proche du Premier ministre Benyamin Netanyahu, et partisan de Donald Trump, il estime que les allégations devront avoir des conséquences sur les décisions prises par le procureur. Depuis des mois, le sénateur espère convaincre la Cour de se dessaisir de ses enquêtes en faveur d’Israël, affirmant que l’État hébreu poursuivra chez lui les auteurs de crimes de guerre.

Toute cette affaire se déroule dans le contexte des demandes de mandats d’arrêt requis par Karim Khan, fin mai dernier, contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et trois responsables du Hamas aujourd’hui décédés (Yahya Sinwar tué le 16 octobre à Gaza, Ismaïl Haniyeh assassiné à Téhéran le 31 juillet, et Mohammed Deïf présumé mort le 13 juillet à Khan Younès) et sur lesquelles les juges n’ont toujours pas tranché.