À Washington, une stratégie de dernière minute pour l’Ukraine est mise en œuvre avant l’investiture de Donald Trump le 20 janvier prochain. Alors que l’administration Biden vit ses dernières semaines, elle choisit d’intensifier son soutien à Kiev. Le conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, Jake Sullivan, s’est entretenu le 5 décembre avec Andriy Yermak, chef de cabinet du président urkainien, Volodymyr Zelensky. Il lui a promis une « avalanche » d’assistance militaire.
Aux États-Unis, des centaines de milliers d’obus d’artillerie, des missiles et des véhicules blindés seraient prêts à être livrés avec comme date prévue la mi-janvier. Avant d’être remplacée, l’administration Biden tente de sécuriser au maximum le soutien américain à l’Ukraine. La formation de nouvelles troupes et un prêt de 20 milliards de dollars, rendu possible par les profits liés aux actifs russes immobilisés sont également prévus.
Un soutien américain qui se faisait attendre. Alors que l’armée ukrainienne, minée par le manque d’hommes et d’armes, se trouve dans une position défensive depuis plus d’un an. La Maison-Blanche répond ainsi à Volodymyr Zelensky, qui réclame un accroissement du soutien occidental à un mois de l’investiture de Donald Trump et de ses promesses de résoudre le conflit en 24h. Selon l’agence Reuters, le président-élu serait déjà en train de dessiner les contours d’un accord entre Kiev et Moscou. Un accord qui pourrait comprendre des concessions territoriales de l’Ukraine à la Russie.
Ces nouvelles mesures de soutien, encore à l’état de promesse, doivent permettre à l’Ukraine d’arriver en meilleure posture à la table des négociations et d’affaiblir la Russie. De nouvelles sanctions américaines doivent entrer en vigueur dans les prochaines semaines, visant une cinquantaine de banques russes, pour limiter les revenus de Moscou tirés des hydrocarbures.
L’aide à l’Ukraine «pourrait» diminuer, selon Donald Trump
L’Ukraine devrait-elle se préparer à recevoir moins d’aide des États-Unis avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche ? «C’est possible», prévient le président élu américain lors d’une interview avec NBC.
Dans une interview accordée ce 8 décembre au programme télé Meet the press sur la chaîne américaine NBC, Donald Trump a déclaré qu’il s’employait activement à mettre fin à la guerre en Ukraine, ajoutant que Kiev «pourrait» ne plus recevoir autant d’aide militaire des États-Unis à son retour à la Maison Blanche.
Il a affirmé, par ailleurs, qu’il déployait des efforts pour essayer de mettre fin au conflit avant même le début de son mandat. Le président élu des États-Unis a promis à plusieurs reprises qu’il mettrait fin au conflit ukrainien dans les «24 heures» suivant sa prise de fonctions, mais n’a jamais expliqué comment.
Interrogé sur un éventuel contact avec la partie russe dans le cadre de ses efforts, Donald Trump a nié avoir eu une conversation à ce sujet avec Vladimir Poutine. Face à l’insistance de la présentatrice, visiblement sceptique, il a répondu : «Je ne veux rien dire à ce sujet. Je ne lui ai pas parlé. Je ne veux rien dire qui puisse entraver les négociations.»
Dans un message publié plus tôt dans la journée sur sa plateforme Truth Social, le président élu avait appelé à un cessez-le-feu «immédiat» et à des négociations entre Moscou et Kiev. «Je connais très bien Vladimir. Il est temps d’agir. Je pense que la Chine pourrait également aider», a-t-il notamment écrit.
«Poutine a indiqué à plusieurs reprises que nous sommes prêts à négocier», a réagi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, rappelant que les conditions pour un «cessez-le-feu immédiat» avaient été énoncées par le président russe en juin dernier, mais que l’Ukraine avait refusé ces conditions et refuse toujours de négocier. À noter que le régime de Kiev s’était retiré des négociations avec la Russie en avril 2022, annonçant cinq mois plus tard s’interdire d’entrer en pourparlers.
Volodymyr Zelensky a pour sa part indiqué que son pays réclamait des «garanties de sécurité». Le dirigeant ukrainien avait expliqué dans des déclarations antérieures que par «garanties de sécurité» pour l’Ukraine, il entendait uniquement l’adhésion du pays à l’OTAN. Mais selon les médias, Donald Trump et son entourage s’opposent à l’admission de l’Ukraine dans l’Alliance et proposent de reporter cette question de plusieurs décennies.