Les Tunisiens qui vivent en Occident profitent de la prospérité des pays d’accueil et de leurs largesses, ils votent pour le Parti Socialiste et pour les partis de gauche qui défendent ouvertement les minorités confessionnelles et les droits des homosexuels. Les Tunisiens de l’étranger refusent toutefois de voir les mœurs de leur pays d’origine évoluer. Certes, ils aiment bien voir la Tunisie s’ouvrir aux progrès techniques, à condition que ces derniers ne s’accompagnent pas d’une évolution au niveau des mœurs et des mentalités.
Quand ils rentrent en Tunisie pour y passer leurs vacances, ils veulent voir des Tunisiens se piquer d’orthodoxie islamique et éternellement soumis à la même doxa, aux mêmes traditions, aux mêmes interdits et aux mêmes peurs. En débarquant au bled, ils veulent sentir qu’il existe toujours un contraste frappant entre les deux rives.
Le pays d’accueil est ce pays de cocagne où l’on gagne sa croûte et où l’on trouve de tout en abondance, un pays où l’on peut également donner satisfaction à l’esprit de débauche et de lubricité. Le pays d’origine quant à lui, la terre des ancêtres, doit rester étranger aux turpitudes des gwerras, il ne doit pas renoncer à une certaine forme de pureté, par conséquent il doit rester à jamais assujetti aux règles sociales les plus rigides et aux vertus morales à caractère immuable.
Pierrot LeFou