L’Iran estime que si Washington avait la « volonté nécessaire et suffisante », un accord pourrait être conclu

Le ministre iranien des Affaires étrangères Seyed Abbas Araghchi a déclaré mardi que les prochaines négociations indirectes avec les Etats-Unis sur le programme nucléaire iranien pourraient conduire à un accord, à condition que Washington fasse preuve de volonté politique « nécessaire et suffisante », selon l’agence de presse iranienne IRIB.

M. Araghchi a émis ces remarques quelques heures après avoir confirmé, dans un message publié sur le réseau social X, que l’Iran et les Etats-Unis se rencontreraient à Oman samedi pour des « négociations indirectes de haut niveau ».

M. Araghchi a déclaré : « A l’heure actuelle, nous préférons mener des négociations indirectes et nous n’avons pas l’intention de les transformer en négociations directes », ajoutant que si l’autre partie avait la « volonté nécessaire et suffisante », un accord pourrait être conclu, qu’il soit direct ou indirect.

Il a ajouté que la balle était désormais dans le camp des Etats-Unis.

M. Araghchi a souligné que le programme nucléaire iranien était totalement « pacifique et légitime », ajoutant que l’Iran était prêt à lever toute ambiguïté existante sur ses activités nucléaires.

Il a déclaré qu’il représenterait l’Iran dans les négociations et que l’envoyé spécial des Etats-Unis au Moyen-Orient, Steve Witkoff, serait le représentant américain.

Lundi, le président américain Donald Trump a affirmé, lors d’une rencontre avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou à la Maison Blanche, que des pourparlers directs avec l’Iran devraient avoir lieu.

La discordance des discours américain et iranien sur le caractère direct ou indirect des discussions persiste depuis le début du mois de mars, quand M. Trump a annoncé qu’il avait envoyé une lettre aux dirigeants iraniens, via les Emirats arabes unis, pour proposer des négociations directes sur le programme nucléaire iranien.

Bien que l’Iran ait confirmé ultérieurement la réception de cette lettre, il a rejeté des discussions en face-à-face tout en laissant la porte ouverte à des contacts indirects.

Dans un entretien accordé fin mars à la chaîne d’information NBC News, M. Trump a menacé de lancer des « frappes militaires sans précédent » sur l’Iran si le pays refusait de négocier au sujet de son programme nucléaire.

L’Iran a signé en juillet 2015 un accord nucléaire, officiellement connu sous le nom de Plan d’action global commun (PAGC), avec six grandes puissances, à savoir le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, la Chine, la Russie et les Etats-Unis. Le pays acceptait ainsi de restreindre son programme nucléaire en échange d’une levée des sanctions à son encontre.

Cependant, les Etats-Unis se sont retirés de l’accord en mai 2018 et ont réimposé des sanctions à l’Iran, incitant ce dernier à réduire certains de ses engagements au PAGC. Jusqu’à présent, les tentatives de relance de l’accord nucléaire n’ont pas donné de résultats probants.