Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme tire la sonnette d’alarme sur la situation préoccupante des libertés fondamentales en Tunisie. Dans un communiqué publié ce mardi, Volker Türk appelle les autorités tunisiennes à « cesser toute forme de persécution des opposants politiques » et à respecter le droit à la liberté d’opinion et d’expression dans le pays.
Une vague d’arrestations arbitraires qui inquiète
Depuis le coup de force du président Kais Saied à l’été 2021, s’arrogeant les pleins pouvoirs, de nombreux acteurs de la société civile s’inquiètent d’un net recul des droits et libertés en Tunisie. Le Haut-Commissariat de l’ONU demande ainsi aux autorités de « mettre fin à la vague d’arrestations, de détentions arbitraires et d’emprisonnement de dizaines de défenseurs des droits humains, d’avocats, de journalistes, de militants et de personnalités politiques« .
Beaucoup sont actuellement en détention provisoire, faisant « l’objet d’accusations vagues et larges après avoir vraisemblablement exercé leurs droits et leurs libertés » d’après l’ONU. Volker Türk réclame « la libération immédiate, pour des raisons humanitaires, de celles et ceux qui sont d’un âge avancé et qui souffrent de problèmes de santé ».
Des procès entachés de violations des droits
Le Haut-Commissariat s’alarme également de procès récents au cours desquels des journalistes et personnalités politiques ont été lourdement condamnés pour « atteinte à la sûreté de l’État ». Des procédures « entachées de violations présumées des garanties d’un procès équitable » selon l’ONU.
C’est notamment le cas dans l’affaire dite « Instalingo », du nom d’une société soupçonnée d’avoir servi de couverture à un complot contre la sûreté de l’État. Un autre procès très attendu doit s’ouvrir le 4 mars, visant une quarantaine de prévenus dont des opposants de premier plan, des avocats et des hommes d’affaires.
L’ONU appelle à des réformes et à la libération des détenus
Face à cette situation, le Haut-Commissariat demande à la Tunisie « d’examiner sa législation criminelle » pour la mettre en conformité avec le droit international des droits humains. Il exige que « toutes les personnes détenues arbitrairement soient libérées immédiatement et sans condition » et que les accusés bénéficient de « garanties d’un procès équitable« .
Ces appels de l’ONU interviennent dans un contexte de défiance croissante envers le président Kais Saied, pourtant réélu à une écrasante majorité en octobre dernier. Un scrutin marqué toutefois par une très faible participation, signe d’un malaise démocratique grandissant dans le pays berceau du Printemps arabe.
Alors que la communauté internationale s’inquiète de voir la Tunisie régresser sur le chemin des droits et libertés, il appartient désormais aux autorités de répondre concrètement à ces mises en garde. La crédibilité démocratique de la Tunisie post-révolution est plus que jamais en jeu.
Face à cette situation, le Haut-Commissariat demande à la Tunisie « d’examiner sa législation criminelle » pour la mettre en conformité avec le droit international des droits humains. Il exige que « toutes les personnes détenues arbitrairement soient libérées immédiatement et sans condition » et que les accusés bénéficient de « garanties d’un procès équitable« .
Ces appels de l’ONU interviennent dans un contexte de défiance croissante envers le président Kais Saied, pourtant réélu en octobre dernier. Un scrutin marqué toutefois par une très faible participation, signe d’un malaise démocratique grandissant dans le pays berceau du Printemps arabe.
Alors que la communauté internationale s’inquiète de voir la Tunisie régresser sur le chemin des droits et libertés, il appartient désormais aux autorités de répondre concrètement à ces mises en garde. La crédibilité démocratique de la Tunisie post-révolution est plus que jamais en jeu.