Alors que le ton est monté entre les Pays-Bas et la Turquie suite à l’interdiction d’un meeting que devait tenir le ministre turc des Affaires étrangères, un autre membre du gouvernement d’Erdogan a eu à faire aux autorités.
La ministre turque des Affaires familiales, Fatma Betül Sayan Kaya, a été empêchée par la police néerlandaise de pénétrer dans le consulat turc à Rotterdam, rapporte la chaîne d’information NOS.
Un journaliste de la chaîne néerlandaise a publié sur les réseaux sociaux des images prises sur place, montrant des policiers qui bloquent un convoi de véhicules.
L’agence de presse turque Anadolu a ajouté que plusieurs de ses correspondants, venus couvrir la visite de la ministre, avaient également été bloqués.
Plus tôt, les Pays-Bas avaient annoncé qu’ils «retiraient les droits d’atterrissage» de l’avion d’un autre ministre turc, celui des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, après qu’Ankara avait menacé le pays de sanctions si son ministre ne pouvait y tenir un meeting de soutien au président Erdogan.
Mevlut Cavusoglu a en revanche pu atterrir à Metz dans la soirée du 11 mars. Il tiendra un meeting le lendemain, sur invitation d’une association turque locale, à quelques semaines d’un référendum en Turquie, qui pourrait voir Recep Tayyip Erdogan renforcer ses pouvoirs.
« Vestiges nazis, fascistes »
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, ardent défenseur de la réforme constitutionnelle soumise à référendum qui renforcerait ses pouvoirs, a immédiatement réagi en traitant les Pays-Bas de « vestiges nazis, fascistes ». « Ce sont les vestiges du nazisme, ce sont des fascistes », a déclaré le président turc lors d’un rassemblement à Istanbul. « Vous pouvez interdire à notre ministre des Affaires étrangères de voler, mais à partir de maintenant voyons comment vos vols vont atterrir en Turquie ».
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Malaise dans plusieurs pays européens
Les autorités turques ont bloqué samedi soir les accès à l’ambassade des Pays-Bas à Ankara et au consulat du royaume à Istanbul pour « raisons de sécurité », a-t-on appris auprès de responsables du ministère turc des Affaires étrangères. Cet événement fait suite à de nombreux incidents diplomatiques qui se sont déroulés dans la journée du 11 mars.
Plusieurs pays ont exprimé leur malaise face à cette campagne. Comme l’Allemagne, la Suisse et l’Autriche avaient à leur tour interdit vendredi la tenue sur leur sol de meetings électoraux en présence de membres du parti AKP au pouvoir en Turquie, arguant de risques de troubles à l’ordre public, et alors qu’une visite de M. Cavusoglu était en théorie prévue dimanche à Zurich.
Le chancelier autrichien Christian Kern avait appelé il y a une semaine à une « réponse collective de l’Union européenne pour empêcher de tels événements de campagne » de responsables turcs dans les pays de l’UE. La crise entre les Pays-Bas et la Turquie survient à quelques jours du scrutin législatif néerlandais, au terme d’une campagne où l’islam a été un thème majeur. Selon des sondages récents, le parti du député anti-islam Geert Wilders arriverait à la deuxième place du scrutin.c sagence
Avec agences