Dans un communiqué publié ce samedi 28 décembre, le Service de renseignement extérieur russe (SVR) accuse des agences américaines et britanniques de planifier, avec le concours de l’État islamique ( Daesh ), des attaques terroristes contre les bases militaires russes en Syrie. Une manœuvre qui aurait pour but de pousser Moscou à retirer ses forces du pays.
Les services spéciaux américains et britanniques s’attelleraient à l’organisation d’«une série d’attaques terroristes contre des cibles militaires russes en Syrie», a mis en garde ce 28 décembre le Service de renseignement extérieur russe (SVR), évoquant des «informations reçues». Des attaques qui viseraient à «inciter» Moscou «à évacuer ses militaires de Syrie» après la chute de Bachar el-Assad.
Selon le SVR, «l’administration américaine sortante et les dirigeants britanniques» entendraient «empêcher la situation dans ce pays de se stabiliser» et «maintenir un état de chaos» dans la région. Washington et Londres estimeraient, selon l’agence russe de renseignement, que de telles conditions permettraient «d’atteindre rapidement leur propre objectif géopolitique, à savoir assurer leur domination à long terme dans la région sur la base du concept odieux d’un « ordre fondé sur des règles »».
«La présence militaire de la Russie sur la côte méditerranéenne de la Syrie constitue toutefois un obstacle à cet objectif», poursuit le SVR dans son communiqué. La Russie dispose de deux bases sur le sol syrien, à Tartous pour sa marine et à Khmeimim, quelques dizaines de kilomètres plus au nord, pour son aviation.
Selon les informations du SVR, des responsables du MI6 et de la CIA auraient «récemment chargé les commandants de terrain de l’État islamique( Daesh ) basés en Syrie» de mener ces attaques. Afin d’effectuer «ce sale boulot», les terroristes «ont reçu des drones d’attaque», stipule le SVR. Avant de poursuivre : «Afin de dissimuler leur implication dans les attaques planifiées par Daesh , les commandements militaires des États-Unis et de la Grande-Bretagne ont ordonné à leurs forces aériennes de continuer à frapper les positions de Daesh , dont les militants avaient été informés à l’avance.»
Washington entend maintenir sa présence militaire en Syrie au nom de la lutte contre Daesh
Le 18 décembre, le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a «conseillé» à l’équipe du dirigeant élu Donald Trump de maintenir des forces en Syrie afin de combattre la menace de Daesh, car depuis la chute du gouvernement Assad l’organisation «a commencé à chercher toutes les occasions de se reconstruire, de se développer, de se répandre et de créer une plateforme à partir de laquelle menacer les États-Unis et les Américains dans le monde entier».
Le 10 décembre, un haut responsable de l’administration Biden a déclaré au Washington Post que les États-Unis n’étaient pas encore prêts à lever les sanctions contre la Syrie et qu’ils s’en tenaient à une politique de non-ingérence dans la situation du pays, à l’exception de la lutte contre l’État islamique. Le contingent militaire américain en Syrie continue de frapper les sites de l’organisation terroriste.
Fin novembre, les djihadistes syriens menés par le Hayat Tahrir el-Cham (HTC) ont lancé une offensive majeure à travers le pays, s’emparant de plusieurs grandes villes dont la capitale Damas et provoquant la chute de Bachar el-Assad qui s’est vu accorder l’asile en Russie. Le 8 décembre, le HTC, ex-branche d’Al-Qaïda, qui demeure classée «terroriste» par plusieurs chancelleries, a annoncé la formation d’un gouvernement de transition. Bachar el-Assad, qui dirigeait le pays depuis 2000, s’est exilé en Russie.