Le mouvement de contestation amorcé par les pilotes de l’armée de l’air israélienne prend de l’ampleur. Ce lundi, 1 525 militaires du Corps blindé, allant des simples fusiliers aux généraux, ont signé une pétition exhortant le gouvernement à privilégier la libération des otages, quitte à suspendre les opérations militaires. Parmi les signataires figure l’ancien Premier ministre et ex-chef d’état-major Ehud Barak, ainsi que plusieurs hauts gradés.
« Nous sommes des soldats qui avons servi notre pays toute notre vie. Nous avons conduit des chars, commandé des troupes et payé un lourd tribut, » déclare le colonel de réserve Rami Matan, coordinateur de cette initiative et ancien commandant adjoint de la brigade Yiftach. « C’est précisément cette expérience qui nous pousse aujourd’hui à demander un cessez-le-feu. L’État d’Israël doit ramener nos jeunes. Chaque jour qui passe ajoute à la souffrance des familles et représente une perte morale pour nous tous. »
L’officier ajoute: « Le chef d’état-major lui-même a reconnu publiquement que ‘toutes les aspirations dans la bande de Gaza ne peuvent être réalisées’. Pourquoi continuons-nous donc à sacrifier des vies humaines pour des objectifs inatteignables? Le moment est venu de dire la vérité: prolonger les combats ne nous rapproche pas de la victoire, mais retarde le retour des otages. »
Cette mobilisation s’inscrit dans un contexte de tension croissante. La décision du chef d’état-major Eyal Zamir et du commandant de l’armée de l’air Tomer Bar de renvoyer des dizaines de pilotes et membres d’équipage ayant exprimé leur opposition à la poursuite du conflit semble avoir produit l’effet inverse de celui escompté. Ce matin, 1 500 parachutistes de réserve ont également rejoint le mouvement.
La semaine dernière, plus de 1 500 membres de l’armée de l’air avaient signé une lettre appelant au retour des otages, même au prix d’un arrêt des hostilités. Cette initiative a déclenché de vives réactions dans l’opinion publique et parmi les décideurs. Suite à cette prise de position, le commandant Tomer Bar avait annoncé que les signataires ne pourraient plus servir dans l’armée israélienne, arguant qu’ils ne pouvaient pas appeler à mettre fin à un conflit auquel ils participent.
Depuis, le mouvement s’est considérablement élargi, avec des soutiens émanant de diverses unités militaires, notamment l’unité 8200 ainsi que la Marine. D’anciens chefs du Shin Bet ont également joint leurs voix à ces appels.
Source : I24