Poutine s’entretient pendant plus de quatre heures avec l’émissaire de Donald Trump

Le président russe Vladimir Poutine s’est entretenu vendredi pendant plus de quatre heures avec l’émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, en visite en Russie. Donald Trump, qui cherche à mettre fin au plus vite à la guerre en Ukraine sans pour l’heure y parvenir, avait plus tôt fait part de son agacement : « La Russie doit se bouger (…), trop de gens meurent. »

Le président russe Vladimir Poutine s’est entretenu avec l’envoyé spécial américain Steve Witkoff le 11 avril à Saint-Pétersbourg. La rencontre a duré 4h30. Auparavant, Steve Witkoff a rencontré Kirill Dmitriev, directeur du Fonds russe d’investissement direct et envoyé spécial du président russe.

Le 11 avril, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a confirmé l’arrivée de l’envoyé spécial du président américain Steve Witkoff en Russie. À l’ordre du jour : les relations bilatérales et le règlement du conflit ukrainien. Selon Peskov, cette rencontre est une bonne occasion de transmettre la position de la Russie à Trump.

Une visite suprise de Witkoff en Russie

Le 11 avril, Kirill Dmitriev, directeur du Fonds russe d’investissement direct et responsable du volet économique des négociations entre la Russie et les États-Unis, a aussi rencontré l’envoyé spécial du président américain Steve Witkoff à Saint-Pétersbourg.

C’est la troisième fois que Witkoff se rend en Russie. Sa dernière visite remonte au 13 mars. L’envoyé spécial américain avait alors rencontré des hauts représentants russes et avait été reçu par Poutine dans la soirée. Comme l’a indiqué Peskov, Witkoff a fourni à la partie russe des informations supplémentaires sur l’Ukraine, et le président russe a transmis des informations et des indications supplémentaires à son homologue américain par son représentant.

Signaux contradictoires

La visite de Steve Witkoff intervient au lendemain d’un échange de prisonniers entre Washington et Moscou et d’un round de discussions sur le fonctionnement de leurs missions diplomatiques, pour la deuxième fois depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump en janvier.

Le président américain veut se rapprocher de la Russie, dont les Occidentaux se tiennent à l’écart depuis 2022. Donald Trump cherche à mettre fin au plus vite à ce conflit qui a déjà fait des dizaines de milliers de morts.

Cette détermination fait craindre à Kiev d’être contraint par son puissant allié à accepter d’âpres concessions. D’autant que le tempétueux Donald Trump envoie des signaux contradictoires.

Il a multiplié les piques à l’encontre du président ukrainien Volodymyr Zelensky et critiqué l’aide que son pays a apportée à Kiev. Mais Donald Trump a aussi menacé la Russie de nouvelles sanctions si elle ne consentait pas à la paix.

Il a dit fin mars à la chaîne NBC être « très énervé » et « furieux » contre Vladimir Poutine, après que ce dernier eut évoqué l’idée d’une « administration transitoire » en Ukraine, impliquant le départ du pouvoir de Volodymyr Zelensky.

Vladimir Poutine, pas « un mauvais type »

Steve Witkoff a, lui, fait l’éloge de Vladimir Poutine. Il avait estimé dans une interview le mois dernier que le président russe n’était pas « un mauvais type ».

L’émissaire américain l’a déjà rencontré à deux reprises. En mars, il s’était rendu en Russie pour discuter d’une proposition américaine d’un cessez-le-feu inconditionnel en Ukraine.

Mais Vladimir Poutine n’avait pas été convaincu, et cette proposition de trêve de 30 jours, acceptée par l’Ukraine, ne s’est pas concrétisée.

Donald Trump a seulement réussi à obtenir de son homologue russe un moratoire des frappes sur les infrastructures énergétiques, que l’Ukraine comme la Russie s’accusent depuis de violer.

Washington avait aussi annoncé fin mars une trêve limitée en mer Noire, aux contours flous.

Lundi, le Kremlin, accusé par Kiev et des capitales occidentales de faire traîner les discussions, avait estimé que de nombreuses questions restaient à régler en vue de conclure un accord de cessez-le-feu global avec l’Ukraine.

De son côté, le directeur du Service de renseignement extérieur russe (SVR), Sergueï Narychkine, a affirmé vendredi que les discussions entre Moscou et Washington allaient se poursuivre concernant « différentes thématiques », notamment celle de potentiels échanges de prisonniers.

Avec agences