Lorsqu’un soir quelqu’un lève trop le coude et abuse de l’alcool, le matin c’est une grande méforme qui s’abat sur lui . À l’euphorie et à la joie d’hier succèdent le dégoût et la fatigue .
Cet état s’appelle la gueule de bois .
Le corps entier se met en ordre de combat pour chasser l’alcool et réduire ses effets, d’où ce sentiment de rouler avec des pneus crevés .
Ainsi ceux qui ont trop cru au coup d’Etat du 25 Juillet et aux discours creux qui s’en suivirent auront maintenant à déchanter. Difficile sera leur éveil après une nuit mouvementée et des rêves qui deviennent cauchemars.
L’économie , qui ne se prête jamais au jeu des rêveurs et des utopistes , est venue aujourd’hui tirer ces bataillons de supporters de leur torpeur .
Ils se sont réveillés sur le rythme des pénuries qui se déclarent un peu partout dans le pays sans parler de la hausse des prix et la dégradation continue du Dinar . La vie quotidienne devenue très dure entre des queues interminables devant les magasins pour s’acheter des aliments de base et des combats ardents pour monter dans un bus .
Le chômage est à 16,4 % de la population active et atteint plus de 40 % chez les jeunes entre 18 et 35 ans . Le taux d’épargne a chuté à 2% et les investissements directs sont au zéro rien que pour l’année 2024 . Le taux d’inflation caracole à deux chiffres et il est palpable surtout au niveau des produits de base .
Tous ces malheurs se conjuguent , bien entendu , avec des lois liberticides et des incarcérations massives iniques.
Des pans entiers de la classe moyenne notamment basculent dans la misère.
Á cela est venu s’ajouter l’enfer sciemment planifié par le pouvoir , l’enfer de dizaines de milliers de migrants déversés à Sfax en particulier, avec tous les périls que cette immigration incontrôlée va engendrer .
Aucun remède ne sera suffisamment efficace pour guérir les Zaqafouna de la gueule de bois , ils devront longtemps afficher des visages pâles et une haleine perfide .
Ceux-là ne doivent pas compter sur moi pour les aider , car je n’ai pas trinqué avec eux un certain 25 Juillet et je ne me suis pas saoulé comme eux dans le bar à crétins .
Ben Ahmed Sobhi