Vendredi ! Grand jour des prieurs ! Am Habib s’est douché, bien pomponné. Super propre à boire son café et à prêter l’oreille au papotage des copains sur tout et rien. Prêt pour la grande prière dans la mosquée à côté, lorsqu’il dût s’excuser pour el oudhou dit il. Tout le monde a compris qu’il avait pété entre temps, trahi par ses sphincters usés qui avaient lâché encore une fois.
Le plus « sage » de la bande osa balancer surpris par son audace : « Mais pourquoi être obligé de se laver les oreilles quand c’est le trou de cul qui est incriminé ? »
Le nouveau venu de la bande, un émigré du fin fonds de la toundra de Finlande – quelle idée de choisir ce pays- osa poliment interférer dans la discussion et y avança avec précaution : Je crois que l’essentiel c’est la propreté. Si donc vous venez de sortir de votre bain, vous n’avez pas besoin de oudhou même si vous avez une « aérophagie soudaine et irrésistible » (pour ne pas nommer joliment le pet). D’autant plus, ajoutait il, que vous ne touchez pas dans ce rituel des ablutions à l’orifice terminal du gros intestin.
Le serveur aux doigts crasseux rougissait sous sa peau basanée qui se noircissait. Il ne comprenait pas que ces gens qu’il respectait puissent parler de pets. Am Habib sentait venir les complications de la suite que n’arriveraient pas à capter ses neurones faciles à s’échauffer au point de brûler s’il s’efforcerait de les titiller au delà de leurs limites. Il se tut. Am salah, son compagnon fidèle à la mosquée pour sa part ne saisissait pas tout à fait l’importance de la question ; ou quand il la comprenait, se réfugiait pour défendre am habib dans sa sempiternelle histoire de « laghw », technique de la fuite dans la littérature des wahabites pour ne pas répondre ou pour ne même pas réfléchir à une réponse. Il balaya d’un revers de main dédaigneux les propos du finlandais et ressortit , sûr de son affaire , un 7adith sa7ih précise t-il we ya leytahou……
» لا تقبل صلاةُ من أحد حتّى يتوضّأ » أخرجه البخاريّ
Les zabratas et non moins philosophes, peu pratiquants mais non moins croyants se dressèrent unanimes contre amm Salah. Les arguments fusaient pour accuser de faux sans un once de sahih, cet « Ouzbek de Boukhara » colporteur, 230 ans plus tard après la mort du prophète, de 600. 000 hadiths sacralisés plus que le Coran parfois au point de ne plus pouvoir supporter une virgule…, arme fatale des salafistes et des imams
Pour un vendredi, c’en était un peu de trop pour nos prieurs. Am Salah et am Habib s’en allèrent, rassurés, écouter sans beaucoup de convictions les imams appreneurs sacralisateurs de l’ouzbek usurpateur. Le finlandais concluait, heureux et ému que Dieu, le Spirituel était resté au café à écouter les vrais zabratas pensants. et non à la mosquée où Am Habib et am Salah croyaient aller le rencontrer. C’est vrai que Dieu ne se reconnait plus dans cet islam devenu pures formes sans réformes où on persiste quoique sortant de son bain à se sentir obligé, sans y réfléchir, de se laver les oreilles quand on pète du cul.
E.K.