Le Kremlin a confirmé lundi 17 février ce dont tous les médias russes parlent depuis plusieurs jours. Ce mardi, des délégations de haut niveau venues de Washington et de Moscou se rencontrent pour « entre autres », dit le Kremlin, parler de l’Ukraine. Autrement dit : débattre de la plus grande guerre sur le vieux continent depuis 1945 sans l’Ukraine et sans les Européens.
La rencontre aura lieu à Riyad, selon le porte-parole du Kremlin, « parce que Trump l’a mentionné » et que « cela convient à l’Amérique et à la Russie ». L’un comme l’autre jugent en effet que la mise en scène très appuyée de leur tête-à-tête les valorise. L’un comme l’autre veulent aussi signifier aux Européens qu’à leurs yeux, ils ne comptent pas sur la scène internationale. La diplomatie russe a, en fin de matinée, avancé un autre argument via son chef : les Européens, via leur soutien à l’Ukraine, ne voudraient pas la paix. Cela suffirait donc à les disqualifier pour un siège aux négociations.
Sur le papier, cet échange est pris à Moscou très au sérieux puisque la Russie a envoyé officiellement deux négociateurs : son chef de la diplomatie et le sherpa présidentiel pour les affaires internationales. De nombreuses autres sources officieuses dans la capitale russe évoquent une autre présence gage de l’intérêt du pouvoir, celle de Sergueï Narychkine, le chef du SVR, soit le responsable des renseignements extérieurs russes.
Sur la table, le rétablissement du fonctionnement habituel des canaux diplomatiques officiels entre Moscou et Washington, avec à la clé sans doute un engagement à la fin des expulsions croisées et peut-être la réouverture de consulats, par exemple le russe à San Francisco et l’américain à Saint-Pétersbourg. Il s’agit aussi bien sûr de préparer une rencontre au sommet Poutine-Trump en mars, soit très vite.
Des discussions à un point très avancé selon la Russie
Les discussions sur l’Ukraine seraient à un point très avancé. Au point que le porte-parole du Kremlin a évoqué ce lundi matin, de manière très allusive, mais c’est une première, un potentiel retour des marques occidentales en Russie, soit un allègement des sanctions.
On voit donc de plus en plus tout ce que les États-Unis promettent ou promettraient de lâcher et à ce stade aucun compromis que pourrait bien faire la Russie.