L’écrivain , né en 1970, est distingué pour ce roman, évocation saisissante de la « décennie noire » de l’Algérie (1992-2002).
Le prix Goncourt a été décerné à Kamel Daoud, auteur franco-algérien de 54 ans, lauréat de la prestigieuse récompense française pour son troisième roman intitulé « Houris » qui traite de la « décennie noire » des années 1990 en Algérie , aux éditions Gallimard. Kamel Daoud remporte une victoire non seulement littéraire mais aussi politique face à la tension déclenchée par son livre entre la France et l’Algérie.
Un choix d’une impressionnante clarté, au premier tour, encourageant ainsi un sujet difficile, voire insoutenable, traité par un auteur aussi complexe que déterminé et persévérant. Avec le prix Goncourt pour son roman Houris (Gallimard), l’écrivain franco-algérien Kamel Daoud a décroché la plus haute distinction de la littérature française, mais il entre surtout encore un peu plus dans l’Histoire et la (sub-)conscience collective de l’Algérie.
« C’est votre rêve »
Lors de sa publication en août, son roman avait déclenché une vague d’émotions, de considérations et de jugements sur les deux rives de la Méditerranée. Pour les Algériens, qu’ils se trouvent dans leur propre pays ou en exil, chaque mot pèse quand il parle du passé. Surtout quand un auteur si rigoureux et révolté par le silence tient la plume. Le livre a été banni en Algérie et même sa maison d’édition, Gallimard, a été écartée cette année du Salon du livre d’Alger.
Visiblement très ému après l’annonce du prix Goncourt, Kamel Daoud a publié sur X une ancienne photo de ses parents – le père en uniforme à côté de sa mère qui esquisse un sourire -, accompagnée des mots : « C’est votre rêve, payé par vos années de vie. À mon père décédé. À ma mère encore vivante, mais qui ne se souvient plus de rien. Aucun mot n’existe pour dire le vrai merci. »