Royaume-Uni : victoire écrasante et historique des travaillistes

Au lendemain des élections législatives et alors que le décompte des voix se poursuit, les travaillistes ont sécurisé, vendredi matin, plus de 340 sièges sur les 650 de la Chambre des Communes. Cette victoire écrasante ouvre les portes de Downing Street à leur chef Keir Starmer.

Une vague rouge a déferlé sur le Royaume-Uni. Le parti travailliste se dirige vers une victoire écrasante aux législatives au Royaume-Uni jeudi 4 juillet, mettant fin à 14 ans de pouvoir conservateur et ouvrant les portes de Downing Street à leur chef Keir Starmer.

« Les électeurs, ici et dans tout le pays, se sont exprimés et ils sont prêts au changement, à mettre fin à la politique spectacle pour revenir à la politique en tant que service rendu au public », a déclaré le chef des travaillistes après sa réélection dans sa circonscription du nord de Londres, promettant un « renouveau national ».

Vers 4 h GMT (6 h à Paris), le Labour avait sécurisé plus de 340 sièges, soit plus que les 326 sièges nécessaires pour obtenir la majorité absolue à la Chambre des Communes et pouvoir former seul le futur gouvernement britannique.

Selon des projections des télévisions britanniques, le Labour remporterait un total de 410 sièges sur les 650 de la Chambre des Communes.

Si c’est un peu moins que le raz-de-marée de Tony Blair en 1997 (418), il devance largement le parti conservateur du Premier ministre sortant Rishi Sunak, désavoué par les électeurs avec seulement 131 députés élus. C’est loin des 365 députés Tories élus il y a cinq ans et le pire résultat de la formation depuis le début du XXe siècle.

Rishi Sunak, réélu député, a dit « assumer la responsabilité » de la défaite des conservateurs.

De son côté, le ministre britannique de la Défense Grant Shapps a été battu dans sa circonscription.

Les libéraux-démocrates (centristes) se renforceraient avec 61 députés mais la surprise du scrutin vient surtout du parti anti-immigration et anti-système Reform UK : la formation de la figure de la droite dure Nigel Farage entrerait au Parlement avec quatre sièges.

« C’est énorme, les gars », s’est réjoui Nigel Farage, élu vendredi au parlement britannique à son huitième essai. Il a souligné que ces résultats dépassaient toutes les prédictions : « C’est presque incroyable. »

En Écosse, les indépendantistes du Scottish National Party subissent un sérieux revers, pressentis pour n’emporter que 10 des 57 circonscriptions.

Une aspiration au changement

Alors que l’extrême droite est susceptible d’accéder au pouvoir en France et que Donald Trump semble bien placé pour retourner à la Maison Blanche, les Britanniques ont choisi massivement un dirigeant modéré de centre-gauche.

Keir Starmer, un ancien avocat spécialiste des droits humains de 61 ans, doit être chargé vendredi par le roi Charles III de former un nouveau gouvernement.

« À tous ceux qui ont fait campagne pour le parti travailliste lors de ces élections, à tous ceux qui ont voté pour nous et qui ont fait confiance à notre nouveau parti travailliste, merci », a sobrement réagi Keir Starmer sur X.

Neuf ans seulement après être entré en politique et quatre ans après avoir pris la tête du Labour, il sera confronté à une aspiration considérable au changement.

Comme l’avaient prédit les sondages tout au long de la campagne, les conservateurs sont sanctionnés après 14 années mouvementées qui ont laissé aux Britanniques un sentiment de déclin.

Dans une ambiance de luttes fratricides permanentes dans la majorité, les scandales politiques sous Boris Johnson et les errements budgétaires de Liz Truss, qui n’a tenu que 49 jours au pouvoir, ont fini d’exaspérer les électeurs.

Avec agences